Résumé
Les filets de pêche sont employés au moins depuis la fin du Paléolithique. Ils sont fabriqués avec des fibres végétales et plus particulièrement du chanvre et du lin en Bretagne. Pour tenter de retarder leur pourrissement, les filets, une fois terminés, sont traités dans une solution bouillante de tan, une décoction d’écorce de chêne. Dès le début du XIXe siècle, on sélectionne les fibres, on améliore le tissage, et les méthodes de protection de ses filets. Dans les années 1870, les pêcheurs sardiniers adoptent les filets de coton plus fins et plus résistants. Préparés mécaniquement dans de grandes filatures, ils remplacent assez facilement ceux de lin et de chanvre tissés en famille. Paradoxalement, alors que les pêcheurs sardiniers font preuve d'un extraordinaire conservatisme en ce qui concerne la méthode de pêche – le filet droit – et refusent obstinément des engins plus pêchants – les filets maillants – ils sont parmi les premiers à se convertir aux fibres les plus robustes, celles de coton, parfaitement adaptées de plus à la teinture bleuâtre et à la pêche des petites sardines. [résumé de la revue]