Résumé
Anne de Bretagne exerça le droit de grâce en chacun de ses trois statuts. La jeune duchesse (1488-1491) octroya des lettres de pardon à l’instar de ses prédécesseurs. Puis elle a exercé le privilège des reines de France qui consistait, à l’occasion d’une première entrée en un lieu, à faire délivrer les prisonniers. Une lettre de 1501, enregistrée dans un bailliage, explique pourquoi ses lettres ne sont pas enregistrées à la Grande chancellerie : elle les faisait écrire par un de ses secrétaires et sceller de son propre sceau. Enfin, à des sujets bretons, il est arrivé à la reine-duchesse de décider elle-même d’accorder son pardon, en toute souveraineté, puis d’en faire expédier la lettre… au nom du roi ; elle l’a fait avec une extrême prudence, le vendredi saint, en l’honneur de la Passion.