Résumé
Apprentis et jeunes ouvriers s’organisent à Brest au sein des syndicats naissants de la CGT dans les premières années du XXe siècle. Les jeunes constituent les troupes du choc du syndicat. L’influence anarchiste est visible à l’arsenal de Brest et dans quelques secteurs (boulangers, bâtiment, dockers). Organisés dès 1903, par deux responsables très populaires, Jules Le Gall et Victor Pengam, les jeunes anarchistes développent de nouvelles formes de militantisme. Au sein de la CGT, qui prône une action autonome et révolutionnaire, la Jeunesse syndicale est la pépinière du recrutement du mouvement libertaire. Dès 1913, le cinéma social intègre les moyens développés par le groupe de jeunes syndicalistes, sous l’influence de Victor Pengam et Gustave Cauvin.
La libéralisation des mœurs est un autre combat, de la contraception à l’union libre. Certains, comme Hervé Coatmeur préconisent le retour à l’alimentation végétarienne et la sortie de la société capitaliste par le retour à la nature. L’antimilitarisme devient le sujet principal porté par le théâtre, la chanson et les conférences. Les jeunes militants sont très sensibles aux appels antimilitaristes qui se multiplient, et s’empressent de créer une section de l’Alliance internationale antimilitariste. Très remontés contre la répression, les jeunes anarchistes sont en pointe dans la lutte de la CGT contre la guerre. En 1914, leur combat est un échec, mais il ouvre des perspectives pour les idées pacifistes de l’après-guerre et ancre dans le mouvement ouvrier de nouvelles pratiques culturelles. [résumé de la revue]