Résumé
Témoins souvent oubliés d'usages révolus, les moulins qui constellaient les cartes anciennes du Cotentin ont, jusqu'après leur abandon et celui de leur voirie ou de leurs biefs, durablement marqué les paysages. Assis sur leur chaussée, appuyés à la motte castrale ou isolés en fond de vallon, moulins à eau puis minoteries ont rendu méconnaissable le cours initial des rivières jusque dans les estuaires où la topographie façonnée par les moulins à marée n'est plus lisible. Quant aux moulins à vent, indicateurs de milieux jadis plus ouverts (labours laniérés ou landes rases), leur « architecture-machine » animait le relief avec d'autant plus de singularité que des tourelles d'un type primitif, peut-être inventé ici même, y portaient encore au XIXe siècle, d'énigmatiques cages de mouture. [résumé de la revue]