Le patrimoine comme passion identitaire en Bretagne : inauguration et destruction du monument de l'union de la Bretagne à la France (Rennes, 1911 et 1932)

Culture & musées

8

2006

p. 91-113

L'inauguration en 1911 d'un monument du sculpteur J. Boucher représentant Anne de Bretagne agenouillée devant un roi de France, provoque une véritable émotion patrimoniale qui conduit au dynamitage en 1932 de la statue incriminée. Cet épisode permet de mettre en valeur les liens qu'ont pu tisser les défenseurs d'une identité bretonne, régionalistes ou nationalistes, avec leur histoire et leur héritage. Dans un tel contexte, la création artistique n'apparaît jamais neutre mais intimement liée à des positionnements politiques. L'approbation ou le rejet de l'oeuvre de Boucher témoignent de revendications différentes: les régionalistes cherchent à intégrer le patrimoine de la petite patrie à celui de la grande. Pour les nationalistes, c'est un rapport de force qui s'instaure à travers un patrimoine idéalisé et une histoire revisitée qu'ils veulent à tout prix démarquer du patrimoine français. [adapt. Du résumé de la revue]

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