Créateur
Identifiant
Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne
Référence
98
Date de création
2020
Format
p. 411-436
Résumé
Sous l’Occupation, l’enseignement des langues régionales sert de prétexte à l’application d’idéologies concurrentes : le provincialisme de Vichy, mais aussi des projets autonomistes observables notamment en Bretagne. L’organisation de cet enseignement s’inspire paradoxalement des expériences d’enseignement facultatif entamés par le Troisième République. Mais l’application de l’arrêté Carcopino de 1941 s’avère globalement un échec pour la mobilisation des instituteurs publics. A cet égard, l’approche comparatiste souligne des spécificités du cas breton par rapport aux départements du Sud-Ouest où se dessine une coopération entre administration, sociétés savantes et groupes régionalistes. En Bretagne, l’exacerbation des tensions entre institutions scolaires et Mouvement breton introduit des dissonances supplémentaires. Les maîtres bretonnants utilisent alors la possibilité de s’abstenir comme moyen d’exprimer leur défiance, tant à l’égard de la politique ministérielle que des revendications autonomistes progressivement associées par l’opinion à la collaboration. Certains instituteurs, engagés avant-guerre dans la cause bretonniste, recommandent l’attentisme, tandis que d’autres ne trouvent de moyen de réaliser leur idéal scolaire qu’en émancipant de l’Éducation nationale. C’est donc de l’échec d’une idéologisation déconnectée du monde enseignant, incomprise ou rejetée de l’opinion, qu’il est ici question. [résumé de la revue]
Type
Article dans une revue