Femmes et hommes aliénés dans le Finistère du XIXe siècle : trajectoires biographiques entre familles et institutions

Bulletin de la société archéologique du Finistère

147

2019

p. 267-281

Des années 1830 à1914, le nombre d’internés dans les deux asiles d’aliénés finistériens de Quimper et de Morlaix augmente continûment ; mais le recours à l’internement ne s’impose pas aisément dans un département rural, au faible encadrement médical. Cet article s’efforce de rendre compte de ce phénomène en dressant un portrait social des internés. Le Finistère se distingue par la prédominance des hommes à l’asile tandis qu’au niveau national, les femmes sont nettement surreprésentées dans les établissements pour aliénés. Ce déséquilibre s’explique essentiellement par l’usage de l’internement pour réguler les formes de déviance masculine que sont l’alcoolisme et la violence, ainsi que par le taux de sortie plus bas des femmes. L’examen des trajectoires asilaires des internés permet, en effet, de montrer des variations sensibles en fonction du genre et de l’insertion familiale.

Article dans une revue