La lutte contre les épidémies en Bretagne au XVIIIe siècle

Identifiant

Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne

Référence

99

Date de création

2021

Format

p. 117-144

Résumé

Cet article porte sur l’élaboration d’une politique sanitaire au XVIIIe siècle en s’appuyant sur les archives émanant de deux institutions de la monarchie fortement impliquée dans la lutte contre les épidémies : le parlement et l’intendance de Bretagne. Dans une approche généalogique, il cherche à comprendre, en premier lieu, la façon dont on a défini les maladies et les grandes endémies. Elles n’apparaissent pas d’abord dans le cadre d’une nosographie scientifique, mais réduites à une description de symptômes, elles sont avant tout un cadre de vie. Trois grandes en endémies peuvent néanmoins être repérées, la variole, le typhus et les dysenteries bacillaires, qui provoquent sporadiquement dans des poussées endémiques une surmortalité de la population. Jusque dans les années 1770-1775, les initiatives de la lutte contre les épidémies ne viennent pas de la médecine mais des pouvoirs politiques : villes, parlement et intendance, et gouvernement de la monarchie. Ce combat est d’abord marqué par des mesures disciplinaires destinées à sécuriser le territoire, comme le montre la pratique de la quarantaine. Mais dans les deux dernières décennies de l’Ancien Régime, ces dispositions ségrégatives ou palliatives laissent progressivement la place à des stratégies sanitaires de plus en plus élaborées, préventives et curatives (l’assainissement du territoire, l’inoculation des populations). Elles marquent l’avènement d’une médecine réorganisée et douée d’une conscience nationale qui affronte désormais en première ligne les grands fléaux de l’époque moderne. [résumé de l'auteur]

Type

Article dans une revue