Le tableau social balzacien de Guérande en 1836

Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest

129, 1

2022

p. 93-118

Les sources de l’histoire sociale présentent en Bretagne à la fin de l’Ancien Régime de nombreuses et profondes lacunes structurelles. Les rôles de la capitation constituent donc bien souvent la seule alternative archivistique possible pour une approche globale. Or, ces derniers s’avèrent la plupart du temps très incomplets. Tout d’abord, ils ne concernent au mieux qu’un quart, voire le plus souvent un cinquième de la population totale. De plus, de nombreux contribuables ne déclaraient parallèlement à leur cote d’imposition, ni activité professionnelle, ni état. Jusqu’à la première moitié du xixe siècle, la société bretonne apparaît relativement figée, comme l’avait remarqué Honoré de Balzac lors de son séjour dans la presqu’île guérandaise au printemps 1830. Il le mentionne d’ailleurs dès les premières pages de Béatrix et ceci même alors que l’État jacobin développait en parallèle, notamment à travers les recensements, des outils statistiques permettant d’appréhender la société d’une manière beaucoup plus exhaustive.

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