"Plutôt les galères que la misère " : François Avenel (1859-1895), menuisier breton et forçat volontaire

Créateur

Identifiant

Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest

Référence

130, 4

Date de création

2023

Format

p. 93-118

Résumé

François Avenel (1859-1895) est un menuisier breton, fils d’un cordonnier et petit-fils d’une débitante, qui passe sa jeunesse dans la campagne du Morbihan avant de faire l’apprentissage de son métier puis de l’exercer à Vannes quelques années. Mais le manque d’ouvrage l’entraîne dans la misère. Peu à peu, il noie son ennui dans l’alcool, parcourt les chemins creux en quête de travail, se trouve rejeté par sa famille et finit par commettre un crime afin d’être envoyé au bagne. Faute de pain, il préfère l’exil. Après cinq années de travaux forcés en Nouvelle-Calédonie, François, au comportement irréprochable, obtient une concession foncière et épouse Jeanne Camart, une reléguée bretonne. Leur mission, peupler et mettre en valeur la colonie sur les terres kanak, ne sera pas accomplie : un obscur féminicide ramène François en prison.
A partir d’un dossier archivistique substantiel, cette étude propose de retracer l’itinéraire d’un criminel ordinaire, d’un oublié de l’Histoire qui n’a jamais écrit la sienne mais dont il est possible de comprendre qu’il cristallise, par sa trajectoire tragique, les rapports entre la société de la seconde moitié du XIXe siècle et la justice française, puis coloniale. À la croisée de l’histoire sociale et de la microhistoire globale, la vie de François Avenel rappelle également à quelles extrémités poussait la misère et la faim : vouloir le bagne

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Type

Article dans une revue