Brest contre l’Angleterre, Paris face à Brest : à propos d’un projet abandonné d’atelier de lunettes marines en 1795

Créateur

Identifiant

Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest

Référence

131, 3

Date de création

2024

Format

p. 119-146

Résumé

Cet article revient sur le projet d’établissement en 1795 d’un atelier de lunettes marines à Brest, afin de dépasser le seul constat d’échec – car celui-ci ne voit pas le jour –, et de le considérer au contraire comme un observatoire privilégié pour étudier les mutations scientifiques à l’œuvre non seulement dans la République thermidorienne d’alors, mais plus généralement entre Ancien Régime et Révolution française. Pour ce faire, le projet brestois doit être considéré comme une nouvelle tentative pour dégager la France de sa dépendance vis-à-vis du marché anglais en ce qui concerne les lunettes achromatiques jusqu’ici essentiellement fabriquées à Londres grâce au verre flint, dont seules quelques verreries britanniques maîtrisent la fabrication. Ensuite, en portant une attention approfondie aux défenseurs, mais aussi aux détracteurs, du projet brestois, il est possible de rendre compte des rapports de force existant au sein du champ scientifique : entre savants et techniciens, mais aussi entre fabricants d’instruments parisiens et provinciaux ; le tout sur fond de recompositions politiques, entre chute du gouvernement révolutionnaire et affirmation de la République thermidorienne. Enfin, la présentation, l’examen puis le rejet du projet brestois contribuent à nourrir les débats contemporains qui se nouent autour du système à mettre en place pour aider les inventeurs, et plus généralement sur le rôle et la place de l’État dans l’encouragement de l’innovation technique.

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Type

Article dans une revue