La mémoire des villages, le départ des conscrits au XVIIIe siècle en Trégor, Gwerz Garan ar Briz

Créateur

Identifiant

Bulletin de la société archéologique du Finistère

Référence

151

Date de création

2024

Format

p. 161-194

Résumé

Depuis l’instauration de la conscription au XVIIe siècle, le départ des soldats pour l’armée a constitué un des thèmes favoris de la chanson populaire. Cette forme de recrutement signifiait pour la jeunesse une séparation brutale d’avec leur environnement naturel et familial fut marquée en Basse Bretagne par de très nombreuses chansons en langue bretonne appartenant au registre dramatique des gwerzioú. La gwerz qui fait l’objet de la présente étude relate les adieux de sa mère d’un jeune conscrit cavanais, Garan ar Briz, puis de son retour en Trégor après un miracle lui annonçant de celle qu’il avait eu tant de chagrin à quitter. En comparant l’ensemble des versions collectées, on suivra les différentes péripéties de l’histoire et on fera connaissance avec les mentalités de l’époque. On découvrira les mécanismes de la tradition orale qui, comme on le sait, n’est pas sans incidence sur le contenu des poèmes chantés. Une lecture critique visera à corriger certaines incohérences, voire à les expliquer. Cependant, on acceptera d’entrer dans un mode merveilleux et fantastique, typique du genre et gage d’une grande ancienneté. Adoptée par le peuple, remontant vraisemblablement au début du XVIIIe siècle, cette gwerz a fait carrière dans les mémoires populaires jusqu’à aujourd’hui sur une zone géographique étendue du Trégor au Vannetais en passant par le Léon. On ne manquera alors pas d’être impressionné par la longévité d’une telle pièce dont le but était avant tout de perpétuer et d’animer la chronique des villages.

Type

Article dans une revue